En 2024, le Québec mettra en œuvre des changements au système d'éducation postsecondaire qui, selon certains, auront un « impact direct [sur la] capacité du Québec à attirer et à retenir les meilleurs talents ».
Des rapports récents provenant de plusieurs médias confirment l'intention du Québec, à compter de 2024, de mettre en œuvre plusieurs changements au système d'éducation postsecondaire – ainsi que des programmes d'immigration connectés – dans la seule province majoritairement francophone du Canada.
Les frais de scolarité devraient doubler pour les étudiants hors province fréquentant l'une des trois universités anglophones du Québec
Les étudiants internationaux entrants (ainsi que les étudiants canadiens de l'extérieur du Québec) qui souhaitent fréquenter l'une des trois universités anglaises de la province – l'Université Bishop's, McGill ou Concordia – paieront des frais de scolarité deux fois plus élevés que les tarifs actuels à compter de l'automne 2024.
Selon le premier ministre François Legault, la prochaine hausse des frais de scolarité est mise en œuvre comme « un geste de plus pour inverser le déclin du français au Québec », les frais de scolarité pour les étudiants hors province fréquentant l’une des trois écoles désignées devraient augmenter « de… 8 992 $ à environ 17 000 $ par an.
Les rapports indiquent que les hausses des frais de scolarité n’affecteront les étudiants du premier cycle et des cycles supérieurs qu’après l’automne 2024. Cela signifie que ni les « étudiants déjà inscrits dans le système » ni les « doctorants et chercheurs » ne seront touchés par l’augmentation des frais de scolarité.
Selon la ministre de l'Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, cette mesure vise à « augmenter le financement des universités françaises et à protéger le français », même si elle affirme que le Québec comprend « qu'une augmentation… des frais de scolarité… entraînera une baisse [ en inscription] à Concordia, Bishop's (et) McGill.
De nouvelles règles d’immigration accéléreront l’immigration des étudiants francophones
Le Québec s'apprête à modifier son populaire parcours d'immigration du Programme de l'expérience québécoise (PEQ) en ajoutant une option accélérée spécifique aux étudiants étrangers francophones et à ceux qui ont terminé leurs études en français. Ce changement signifiera que les étudiants internationaux admissibles, au lieu d’avoir à acquérir « 12 à 18 mois d’expérience de travail [avant de postuler] pour un certificat menant à la résidence permanente, pourront [faire cette demande immédiatement après avoir terminé] leurs études ».
Benoit Dubreuil, commissaire à la langue française du Québec, souligne que ce changement est apporté pour une raison similaire à celle de la hausse des frais de scolarité qui devrait débuter l'automne prochain. «Nous avons décidé de rendre la connaissance du français une exigence pour pratiquement tous les programmes économiques (d'immigration)… [parce que] nous voulons que les gens qui vivent au Québec s'intègrent, en français.»
Quel est l’impact attendu de ces changements sur les étudiants internationaux ?
Ces changements apportés au système d'éducation postsecondaire du Québec et aux parcours d'immigration connexes devraient avoir un impact notable sur les étudiants internationaux. Cela est dû au fait que la plupart des étudiants internationaux qui viennent au Canada proviennent de pays qui ne parlent pas français.
Impact des hausses des frais de scolarité
Dès leur arrivée au Canada, les étudiants internationaux à destination du Québec et destinés aux universités anglaises seront désormais confrontés à des frais de scolarité qui étaient déjà très avantageux pour les Canadiens du pays.
En fait, selon les données de Statistique Canada relatives à 2023-2024, les frais de scolarité moyens des étudiants internationaux au Québec au premier cycle (31 887 $) sont déjà plus de 9 fois supérieurs aux frais de scolarité des étudiants nationaux de premier cycle (3 461 $). La différence est de 5,5 fois au niveau des cycles supérieurs, puisque les frais de scolarité des étudiants internationaux s'élèvent en moyenne à 20 034 $, tandis que les frais de scolarité nationaux ne sont que de 3 633 $.
Il ne fait aucun doute que cette hausse des frais de scolarité dans les trois établissements postsecondaires anglophones du Québec ne fera qu'exacerber davantage la pression exercée par les étrangers venant étudier dans cette région en ce qui concerne les frais de scolarité.
Impact des modifications apportées au PEQ
De plus, les changements à venir au PEQ du Québec auront un impact sur les perspectives d'immigration post-diplôme de nombreux étudiants internationaux qui autrement vivraient au Québec.
Selon l'Université Concordia, l'une des trois seules universités anglophones du Québec, plus de 9 étudiants internationaux diplômés sur 10 (93,3 %) ont obtenu la citoyenneté via le PEQ en 2017.
Aujourd'hui, de nombreux intervenants à travers la province croient que de tels changements systémiques à l'un des principaux programmes d'immigration du Québec dissuaderont « les étudiants étrangers n'ayant pas une connaissance suffisante du français… de postuler [pour la résidence permanente au Québec] et éventuellement de faire partie du marché du travail ».
Pour les étudiants internationaux, cela peut signifier que leurs options d'immigration au Canada – que beaucoup explorent avec l'intention de rester au Canada après l'obtention de leur diplôme – deviennent encore plus limitées, car ces changements suppriment effectivement le PEQ comme voie d'immigration potentielle pour ceux qui n'ont pas la langue française requise. compétences.
Source : cicnews.com