La Cour suprême du Canada détermine qu'une personne ne peut être interdite de territoire au Canada que si elle constitue une menace à la sécurité nationale

Le 27 septembre, la Cour suprême du Canada a rendu une décision très importante en matière de droit de l'immigration qui limite le pouvoir des agents et des tribunaux de l'immigration d'expulser des ressortissants étrangers sans condamnation pénale pour des raisons de sécurité.

L'affaire portée devant la Cour suprême,  Mason c. Canada  (Citoyenneté et Immigration) , concernait Earl Mason et Seifeslam Dleiow, tous deux ressortissants étrangers au Canada. M. Mason a été accusé de tentative de meurtre et de décharge d'arme à feu à la suite d'une dispute avec un homme dans un bar. Les accusations ont finalement été abandonnées en raison du retard. Dans le cas de M. Dleiow, il aurait commis des actes de violence contre des partenaires intimes. Certaines de ces accusations ont été abandonnées et il a plaidé coupable à trois autres.

À la suite de ces deux incidents,  l'Agence des services frontaliers du Canada  (ASFC) a préparé des rapports alléguant que les deux hommes étaient  interdits de territoire au Canada  en vertu de l'art. 34(1)e) de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR).

L’article 34(1)e) de la LIPR stipule qu’« un résident permanent ou un étranger est interdit de territoire pour des raisons de sécurité s’il se livre à des actes de violence qui mettraient ou pourraient mettre en danger la vie ou la sécurité de personnes au Canada ».

Les deux hommes ont finalement été déclarés interdits de territoire au Canada. Le tribunal d’interdiction de territoire a interprété les « actes de violence » en vertu de l’article 34(1)(e) dans un sens large, sans exiger qu’il y ait un lien avec la sécurité nationale ou la sécurité du Canada. Cela signifiait que la conduite violente des deux hommes, même si elle ne représentait aucune menace pour la sécurité nationale, était néanmoins suffisante pour les déclarer inadmissibles au Canada.

Les deux hommes n’étaient pas d’accord et ont fait appel de leurs décisions, pour finalement parvenir jusqu’à la Cour suprême.

La Cour suprême a statué qu'une personne ne peut être déclarée interdite de territoire au pays en vertu de l'article 34(1)e) de la LIPR que si elle se livre à un comportement violent lié à la sécurité nationale ou à la sécurité du Canada. Puisque ni M. Mason ni M. Dleiow n'étaient présumés s'être livrés à des actes de violence liés à la sécurité nationale ou à la sécurité du Canada, l'article 34(1)e) ne justifiait pas l'interdiction de territoire de l'une ou l'autre personne.

L'affaire a donné à la Cour suprême du Canada l'occasion de clarifier à quel point les dispositions canadiennes d'interdiction de territoire pour des raisons de sécurité sont étendues et comment elles devraient être interprétées lors de l'examen de l'interdiction de territoire dans le pays.

Selon les défenseurs et les experts juridiques, la décision empêchera les autorités et les tribunaux gouvernementaux d’étendre leur filet trop largement pour capturer les personnes qu’ils souhaitent quitter le pays et rendre compte des décisions d’expulsion.

Source: cicnews.com




Articles similaires

Comment mes employés étrangers peuvent-ils travailler légalement au Canada ?

Pour éviter d’avoir des démêlés avec les autorités canadiennes, vous devez vous assurer que tous les employés étrangers dont vous avez besoin pour travailler au Canada sont légalement autorisés à le faire.

Vous avez trois options principales :

- Exemptions de permis de travail ;

- Le Programme de mobilité internationale (PMI) ; et

- Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Ces industries ont les taux de rétention les plus élevés pour les titulaires de permis de travail qui deviennent résidents permanents

Les secteurs de la santé et de l’assistance sociale ont enregistré les taux de rétention les plus élevés de travailleurs étrangers temporaires (TET) qui deviennent résidents permanents, selon un nouveau rapport de Statistique Canada.

L’étude de Statistique Canada a révélé que le taux de rétention (le pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qui sont restés travailler dans le même secteur après avoir obtenu la résidence permanente) variait considérablement selon les secteurs.

Les visiteurs ne sont plus autorisés à demander un permis de travail depuis le Canada

Depuis le 28 août , les résidents temporaires au Canada titulaires d’un visa de visiteur ne sont plus autorisés à demander un permis de travail soutenu par un emploi depuis le Canada.
La politique temporaire permettant aux visiteurs de demander ces permis de travail a été introduite en août 2020 pour aider certains visiteurs au Canada qui n’ont pas pu rentrer chez eux en raison de la fermeture des frontières liée à la pandémie de COVID-19. L’objectif supplémentaire est d’aider les employeurs à combler les principales pénuries de main-d’œuvre, en permettant à certains visiteurs qui remplissent certaines conditions de demander un permis de travail soutenu par un emploi depuis le Canada.

Vaut-il la peine de postuler pour Entrée express après 35 ans ?

Les immigrants canadiens potentiels sont parfois découragés de postuler à Entrée express après l'âge de 35 ans.

Cela est dû en grande partie aux points perdus sur leur score du système de classement global (CRS).

Le système de gestion des candidatures d'Entrée express utilise le CRS pour classer et classer les candidats éligibles à Entrée express en fonction de leurs facteurs de capital humain avant qu'ils puissent recevoir une invitation à postuler (ITA) pour la résidence permanente au Canada d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Le coût moyen d'achat d'une maison dans les plus grandes villes du Canada

Le logement est devenu un enjeu clé pour les Canadiens en 2024, avec une grande attention accordée à l'impact que l'évolution des taux d'intérêt, l'augmentation de la population, les schémas d'émigration naturelle et d'autres facteurs ont eu sur les coûts du logement.
Après avoir compilé un guide sur les coûts de location à travers le Canada en 2024, CIC News a préparé le guide suivant sur les coûts d'achat d'une maison au Canada, en considérant les plus grandes villes et centres de population de chacune des provinces du pays.

Le Québec annonce la suspension du traitement de l'EIMT pour certains travailleurs étrangers temporaires à faible salaire

À compter du 3 septembre, le traitement des études d'impact sur le marché du travail (EIMT) pour les candidats à Montréal sera suspendu pour les offres d'emploi dont le salaire horaire est inférieur à 27,47 $ CAD (le salaire horaire médian du Québec). Cette mesure devrait être en place pour les six prochains mois et a été approuvée par le gouvernement fédéral du Canada.